Pour inaugurer la saison des portraits 2015, j’ai le plaisir d’accueillir Mélanie sur le blog,
la créatrice de la marque Minimel !
Un univers mêlant couture et dessin peuplé de pandas, de biches, de renards,
d’indiens aux looks colorés et poétiques.
Une marque lancée il y a tout juste un an
et qui décore déjà les chambres d’enfant et les intérieurs à travers le monde :
d’adorables trophées décoratifs aux accents sauvages tout en tissu,
de la papeterie déclinée autour de différents thèmes :
dreamcatchers, tipis, portraits d’enfant,
panda craquant, biche aux yeux doux…
…une ribambelle de personnages au caractère unique.
Un monde étonnant aux couleurs à la fois douces et percutantes.
La touche fluo, le détail qui fait mouche, avec l’art de concilier mélancolie et humour,
liberty et imprimé « graou » !
Du wild et du fun enveloppés de tendresse.
Rencontre avec une créatrice aux multiples talents :
Mélanie nous dévoile son parcours, son retour à ses premières amours comme le dessin
et sa success story !
Fafaille Studio : Mélanie, peux-tu nous te présenter en quelques mots (formation, 1er job, travail…) ?
Mélanie : Mélanie, arlésienne installée à Marseille, 36 ans.
Après mon bac littéraire, j’ai fait des études d’arts appliqués et passé un BTS d’architecture intérieure. J’ai commencé à travailler tôt : premier job à 23 ans en tant que dessinatrice dans un cabinet d’architecture, où je suis restée plus de 8 ans.
Pendant le congé maternité qui a suivi la naissance de ma deuxième fille, Thaïs, j’ai (re)découvert la couture, grâce aux blogs. C’était en 2006, les blogs n’avaient rien à voir avec ce qu’ils sont aujourd’hui. J’ai créé le mien, « La Fée Niasse », et un nouveau monde s’est soudain ouvert à moi, fait d’inspiration, de nouvelles connaissances, et l’envie de vivre de cette nouvelle passion s’est bien vite imposée à moi-même. En 2010, je négociais un licenciement dans ma boite d’archi et je créais – à l’époque avec ma cousine new-yorkaise – une marque de vêtements pour enfants : « Thaïs & Tibère ».
Pour la première fois de ma vie je travaillais pour moi, c’était à la fois grisant et angoissant. J’ai énormément appris pendant cette période.
Puis il y a le cancer. Du sein. Je n’avais pas d’autre choix que de m’arrêter de travailler même si cela me désolait. Ce que je ne savais pas c’est combien tout ce temps qui m’était offert (entre les traitements) allait me permettre de me reconstruire et de repartir de zéro sur un nouveau projet.
Je me suis remise au dessin (que j’avais mis de côté depuis tant d’années) de manière frénétique. J’ai compris qu’il fallait que j’allie la couture et le dessin pour m’épanouir complètement. J’ai compris qu’il faut mettre à profit chaque jour de sa vie pour avancer, pour la rendre plus belle. Minimel est né officiellement le 1er avril (sans blague) 2014, et depuis sa création je vis une aventure assez extraordinaire.
FS : Tu tiens un blog depuis 2006, qu’est-ce qui t’a donné envie d’en ouvrir un à l’époque ? Et que t-a-t-il apporté ?
M : J’ai donc un blog depuis fin 2006, soit presque huit ans (waouh !!). Bon j’avoue, aujourd’hui je ne le mets plus très souvent à jour, je préfère Instagram!
Mais à l’époque, je me rappelle très bien du blog qui a fait que j’ai voulu me lancer dans la couture. C’est celui de Fred, On va voir si je m’y tiens. Ce blog m’a presque tout apporté. Des amies, des copines, comme Riwa de Eklerla ou Roxane de Pöm le Bonhomme, Karyn de Magic Vintage, Marie de Aime comme Marie, Karen de Mon Petit Bazar, et j’en passe ! Mais aussi tout un futur réseau professionnel (puisqu’au final toutes ces blogueuses de la génération 1.0 sont devenues professionnelles), cela m’a apporté également beaucoup de propositions et de partenariats professionnels. Au final, ce blog qui n’était qu’une fenêtre sur mes activités de loisirs est devenue une super vitrine commerciale.
FS : Ton coup de crayon est assez bluffant et unique (on le reconnaît d’un coup d’oeil), le dessin a-t-il toujours fait partie de ta vie ? Comment as-tu appris à dessiner ? Qu’est-ce que cette activité te procure ?
M : Oui, le dessin a toujours fait partie de ma vie. je dessine depuis l’âge de 3 ans, j’ai même commencé à prendre des cours à cet âge-là. Je ne sais pas si on apprend vraiment le dessin, on ne dessine pas avec ses mains mais son cerveau. je crois que c’est une aptitude à voir les choses et à les retranscrire.
Pour ce qui est de ce que ça me procure, je ne saurais l’expliquer. Je pense que c’est juste un besoin. Qui passe avant tout le reste quand il devient pressent. Ce qui me fait le plus plaisir c’est quand on me dit que j’ai une « signature », que mon coup de crayon est reconnaissable. J’ai l’impression d’être tellement académique parfois.
FS : La couture et toi, comment ça a débuté ? Comment t’est venue l’idée d’associer dessin et couture (je pense notamment aux adorables trophées) ?
M : Je me suis mise à la couture fin 2006. J’ai commencé par faire des petits vêtements pour mes filles qui étaient encore toutes petites. Puis des vêtements pour moi. Puis des accessoires, des sacs. Le problème que j’ai c’est qu’en matière de loisirs créatifs je veux tout tester. Donc en couture, je me suis essayée dans presque tous les domaines. Je fais aussi du tricot, du crochet, du tricotin, de la broderie, des bijoux, des perles. Un peu obsessionnelle avec une tendance à se lasser très vite des choses.
L’alliance de la couture et du dessin s’est faite par hasard, lors de la création de mon premier trophée. Et en fait, je trouve ça évident aujourd’hui.
FS : Quelles sont tes sources d’inspiration ? Tes modèles ?
M : Je puise mon inspiration de partout, dans la mode, la nature, l’humour, le second degré, mes filles. J’aime les ambiances douces, pastelles, le style norvégien, la déco des années 60, le métissage à la méditerranéenne.
Pour mon trophée renard, le premier de la série, j’avoue avoir été très inspirée, entre autres, par l’univers de Wes Anderson (notamment « Fantastic Mister Fox », mais aussi « Moonrise Kingdom ») qui est un réalisateur extraordinaire. J’ai aussi été très influencée cette année par l’esprit indien, les dreamcatchers, les coiffes, les motifs géométriques, les couleurs….
FS : Comment est né ton e-shop ? Dans quel état d’esprit l’as-tu lancé ?
M : Il est né dans l’urgence essentiellement. je ne pensais pas que ça marcherait aussi bien aussi vite.
FS : Tu as un univers bien à toi, à la fois poétique et mélancolique, comment sont nés tes personnages (panda, biche, renard, tigre)?
M : L’idée était de partir d’animaux sauvages, libres, qui s’amusent à faire des clins d’œil à notre culture actuelle par des petits détails « fashion » propres à l’homme : les lunettes du tigre, la coiffe d’indien très en vogue et so 2014, etc… J’imagine chaque dessin avant de le faire. Chaque animal doit évoquer quelque chose, soit rassurant, soit amusant, soit mélancolique. J’essaie de faire très attention aux regards, qui sont l’âme des portraits.
FS : Imaginais-tu rencontrer un tel succès ? De toutes tes créations, si tu devais n’en choisir qu’une, quelle serait ta préférée ?
M : Bien sûr je ne m’y attendais pas. C’est comme un rêve. Non seulement j’arrive à vivre de ma passion, mais il semblerait qu’en plus cela plaise. Dingue !
Difficile de ne choisir qu’une seule de mes créations, mais je dirais le panda, parce qu’il m’a fait vivre des aventures un peu dingues ces dernières semaines (il a beaucoup de succès aux Pays-Bas et en Australie !).
FS : Tu as ouvert un atelier récemment (bravo à toi ! :-)), comment se passe une journée chez Minimel ? Quelle est ta journée idéale ? Et surtout comment fais-tu pour réussir à tout concilier (vie pro/perso) ?
M : J’ai ouvert un atelier avec trois autres créatrices début septembre, qui s’appelle Collectif Plume. Nous sommes dans un super quartier, à Saint-Victor (marseille 7), je revis depuis que je suis là-bas. C’est trop chouette d’avoir des collègues, de sortir de chez soi et de ne plus mettre la maison sans dessus dessous, d’être considérée par l’entourage (parce que quand je travaillais à la maison, j’ai parfois eu droit à de drôles de réflexions). De plus, on organise des ateliers pour les enfants tous les mercredis, et même si ça n’a rien à voir avec mon boulot, c’est hyper enrichissant et inspirant.
Sinon, une journée chez Minimel est globalement assez chargée. Je ne vais pas vous le cacher, en ce moment je ne fais que travailler : avec Noël, c’est 7j/7, 8 à 10 heures par jour. Je passe énormément de temps à préparer toutes les commandes (de particuliers ou de boutiques), à répondre aux mails, et à faire les trophées. Mais on a rien sans rien. 🙂
FS : Quels conseils pourrais-tu donner aux personnes qui souhaitent débuter en couture ou dessin ? Et à celles qui ont envie de se lancer dans l’aventure d’un eshop ?
M : Personnellement, j’ai beaucoup beaucoup douté. Notamment lors de la création de Thaïs et Tibère en 2010. A m’en rendre malade (ce qui en fait a réellement été le cas).
Douter, c’est bien parce que ça veut dire qu’on se remet en question. Mais il faut garder la notion de plaisir, toujours. Aujourd’hui, je fais un peu ce que je veux, et je m’en fiche de savoir si ça va plaire ou pas, l’essentiel c’est que ça me plaise d’abord à moi. Et bizarrement ça marche beaucoup mieux pour moi aujourd’hui. Après, je crois aussi qu’il ne faut pas avoir peur de beaucoup, beaucoup, beaucoup travailler.
FS : Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?
M : En fait je crois que j’ai tout. L’amour des miens qui me soutiennent, un cocon douillet (avec beaucoup moins de bazar qu’avant), et un travail qui me comble. J’aimerais juste un peu plus de temps parfois. Et surtout je voudrais avoir une bonne santé.
FS : Un dernier mot pour les lecteurs de Fafaille Studio ?*
M : « You only live once ». Alors éclatez-vous dans vos vies mes amis!
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Mélanie, je te propose de passer maintenant au portrait « Fafaille Studio » :
Un adjectif pour te définir (je ne commence pas par la plus simple…) ?
Obsessionnelle.
Ta couleur préférée ?
Le noir (Mélanie veut dire « femme noire »).
Ton moment de la journée préféré ?
Le soir, dès que les enfants sont au lit et que je m’affale sur le canapé. Ou le moment du premier café le matin.
Plutôt ordonnée ou adepte du bazar ?
Bazar, bazar, bazar…..
Cigale ou fourmi ?
Cigale, cigale, cigale…..
Ta devise ?
Dépêche-toi de réaliser ton rêve, ou quelqu’un va t’embaucher pour réaliser le sien.
Ce qui te touche le plus ?
En ce moment c’est ma soeur, qui se bat contre le cancer à son tour.
Ce que tu détestes par-dessus tout ?
Le machisme, les abats, et la mode des baskets compensées.
Ce que tu aimes le plus dans ton métier ?
Je suis libre de faire ce que je veux. Je n’ai des comptes à rendre qu’à moi-même.
Ton addiction ?
Le coca Zéro, entre autres.
La tenue dans laquelle tu te sens le mieux ?
Jean- sweat-bottines ou baskets.
Ton dernier achat mode ?
Des Stan Smith Adidas.
Ton dernier achat déco ?
Un miroir en rotin.
Ta wishlist du moment ?
-Me coudre une Marthe de chez République du Chiffon
-Du tissu Ananas de Aime comme Marie chez Motif Personnel.
-Des chaises Eames pour ma cuisine.
-Un robinet pour ma salle-de-bain (le bonheur, parfois, ça tient à un robinet).
-Une belle paire de chaussures chez Sézane.
– Une robe chez Des Petits hauts, …..
Ton porte-bonheur ?
Mes filles.
Ta prochaine destination vacances ?
Bordeaux, à Noël.
Ta manie ?
Je me ronge les ongles et les peaux autour, je pense pouvoir remporter haut la main le concours des Doigts les Plus Moches du Monde.Mais je m’en fous, pour moi mes mains sont juste des outils.
Ton plat préféré ?
Alors là c’est dur. J’hésite entre la Moqueca de Bahia, le Carri poulet ou la soupe de lentilles/lait de coco/coriandre (celle de Picard, je précise. Je peux mourir pour cette soupe).
Ton côté garçon manqué ?
Je déteste les comédies romantiques, les trucs à l’eau de rose, les 50 nuances de trucs. Et souvent dans les films je m’identifie beaucoup plus aux hommes qu’aux femmes. Mon film préféré est « The Big Lebowski » par exemple.
Toi dans 5 ans ?
La même. Juste peut-être un peu plus ridée. 🙂
Merci encore Mélanie !!! Nous sommes heureuses d’en avoir appris un peu plus sur toi ! 🙂
Je vous invite à retrouver toutes les créations de Mélanie sur son e-shop Minimel.
Et son actualité sur sa page Facebook et sur son compte Instagram.
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